HISTOIRE DU BRAS DU CHAPITRE

L’actuel Bras du Chapitre date de l’ère quaternaire (9 000 avant J.C). La découverte d’un polissoir dans un jardin de la rue du Moulin bordant la rivière, atteste d’un habitat néolithique en 5 000 avant J.C. Ce polissoir a été déplacé
dans le square Paul Hervy, rue Félix Maire.

Le petit bras de la Marne dépendait du domaine donné, avant l’an 900, par le vicomte de Paris à l’église de Créteil. Le domaine étant passé dans le giron du chapitre de Notre-Dame-de-Paris vers 980, la petite rivière devint «l’eau du Chapitre».

Le droit de pêche fut concédé au Moyen Âge au maire de Créteil puis, au XVIe siècle, au fermier de la prévôté. En 1690, il fut, par bail emphytéotique (longue durée), cédé au meunier du Moulin Vieux et en 1723, transféré au meunier
du Moulin Neuf.

Dans les guidelières ou guyères – bras d’eau séparant les îles – des gords ou pêcheries furent installés et exploitées par des pêcheurs professionnels.

Selon les différents points de son cours, le Bras du Chapitre servait aux Cristoliens de lieu de pêche, de baignade, de promenade, de lavoir et d’abreuvoir pour les troupeaux et les chevaux.

La crue de janvier 1910 marqua fortement les abords du Bras du Chapitre : 610 hectares furent inondés, 267 maisons atteintes, 2 se sont écroulées, 260 ont été évacuées et 40 personnes furent hospitalisées.

LES MOULINS

Au pied de la rue du Moulin se trouvait le moulin banal, appelé Moulin Vieux. Son existence est attestée dès 1265. En 1567, l’évêque de Paris le vendit, par l’intermédiaire de son neveu le poète Joachim du Bellay, à un avocat au parlement. Ce propriétaire loua moulin et dépendances à un meunier et se réserva comme maison de campagne une partie de la «maison d’à terre» (ferme au n°1 chemin du Bras du Chapitre).

En 1683, la construction d’un deuxième moulin fut acceptée par les habitants de Créteil, sur la pointe aval des îles. C’est le Moulin Neuf. La rivalité entre les deux moulins va durer tout au long du XVIIIe siècle.

En 1796, un troisième moulin, dit Moulin d’En-Haut, est construit par la citoyenne Bailly, au niveau de l’actuel pont Noël. Relié à la route par une allée (actuelle rue du Moulin-Berson), il moudra du blé jusqu’en 1832. Dès le premier
tiers du XIXe siècle, le Moulin Vieux devint filature. Le Moulin Neuf abrita une fabrique de noir animal (charbon obtenu en calcinant des os en vase clos), de colle forte puis de cartons.

En 1832, un barrage fut établi par les propriétaires des trois moulins en amont des îles, sur la grande Marne, entre la pointe de l’île des Peupliers et Saint-Maur.
En 1870, le moulin d’En-Haut fut détruit par suite des opérations militaires. Sur ses piles prit appui en 1913 le pont Noël.

Le Moulin Vieux brûla en 1894 ; ses piles soutiennent maintenant la passerelle des Coucous. En 1904, le moulin d’aval (Moulin Neuf), qui avait également souffert d’un incendie, fut réduit à un rez-de-chaussée servant de hangar. Ses piles subsistent toujours (à la pointe de l’île Brise-Pain, au niveau du barrage de chasse).

LES LAVANDIERES

De tous temps, les femmes de Créteil ont lavé le linge dans la petite rivière. Dans les registres municipaux du XIXe siècle sont mentionnées des plaintes portées contre elles : « La commission a remarqué que la descente des chevaux était encombrée par des blanchisseuses, dont une patronne avec ses ouvrières et que la promenade à la suite servait à étendre le linge. Il est impossible que
cet état de chose continue, les chevaux ne pouvant descendre dans cet abreuvoir dont les eaux sont troublées et gâtées par le savon et les produits chimiques. »

Le Bras du Chapitre, impropre à la navigation fluviale, comptait en 1869, outre le bateau à lessive de M. Bellier, un bateau-lavoir dépendant du Moulin Vieux.

Les charmes des lavandières locales ont inspiré Victor Hugo en 1859 (Choses écrites à Créteil).

LES GUINGUETTES

Pas moins de quatorze guinguettes s’égayaient tout au long du Bras du Chapitre. Citons notamment :

«Au Caveau de mon Oncle» et «Au Bras du Chapitre», avenue de Verdun et rue de la Prairie.
«Le Petit Cochon de Lait» (n° 12) détient le record d’ancienneté et de durée (1896-1999).
«Le Sergent Bobillot» (n° 14), pendant la guerre, accueillit un groupe FFI.
«Les Marronniers» et «Le Coin Nadeau», en bas de larue Monfray.
La baignade du «Petit Trouville», au pied du Pont Noël, voisinait avec les cabines de bain et les fritures de goujon du «Pélican». À deux brasses de là, le «Rendez-vous des pêcheurs de la Marne» louait tout le matériel nécessaire pour une pêche miraculeuse. 
Le «Chalet de ma tante» était tapi à l’angle de la rue du Barrage et du chemin du Morbras.
«L’Arche de Noël» fermait la marche, au détour du chemin.

Toutes sont devenues maisons particulières. Seul le «Domaine Sainte Catherine», établi en 1956 sur l’île Brise-Pain, assure un service de restauration, sans posséder pour autant le titre (protégé) de guinguette.

LE SQUARE DANIEL JULLIEN ET LES LOISIRS

Au milieu du XVIIe siècle fut construite la maison de la Porte de Brie, agrémentée d’une majestueuse allée plantée de deux rangées d’arbres (actuelle avenue de la République).

En 1805, cette allée fut prolongée d’un jardin à l’anglaise descendant vers le Bras du Chapitre.

En 1822, M. Joly, maire de Créteil, fit au nom de la ville l’acquisition du jardin pour en faire un lieu de promenade et de divertissement.

En 1868, on construisit sur l’esplanade en demi-lune un établissement de bains doté d’un élévateur d’eau.

En 1909, les bains-douches déménagèrent dans la maison qui se trouve à l’angle de la rue des Écoles, libérant ainsi l’espace.

En 1989, ce vaste square au relief accidenté accueillit un kiosque à musique réalisé par les apprentis charpentiers du lycée technique François-Mansart de Saint-Maur.

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